Vous nous croyez en Grèce sur des mouillages de rêve ? Et bien non ! Nous sommes depuis 15 jours sous la pluie en Sicile.

Départ de la Grèce sous la pluie avec le Geenaker. En milieu de nuit, nous passons sous génois avec 2 ris. Au petit matin, le soleil est là mais la mer est formée. 24 noeuds établis : ça file. Le vent tombe en arrivant à proximité de la Calabre.

Nous identifions sur nos écrans un bateau avec un comportement étrange : changement de cap et vitesse très faible. Après plusieurs appels sans réponse à la VHF nous décidons de nous dérouter. Aux abords du bateau nous apercevons un objet flottant suspect. Angoisse à bord…. C’est la route de passage des migrants.

Finalement c’est une grosse tortue morte à la dérive avec des coquilles sur la carapace…. Le bateau n’est pas un bateau fantôme, il y a 3 jeunes français à bord. Ils sont sans moteur depuis l’Egypte et se laissent aller au gré du vent depuis ! Ils refusent notre proposition de remorquage et nous les laissons à leur dérive.

Au final, nous mettons 36h pour relier Céphalonie à Catane.

Catane

Nous passons près de 10 jours dans une des petites marinas du port de Catane. Le Club Nautico NIC est une association, ce sont donc des bateaux de locaux et il y a assez peu de bateaux de voyage comme nous. Ici l’ambiance est plutôt décontractée. Suzanne passe du bon temps avec la chienne de la marina, Maya. L’Etna est en toile de fond, mais souvent caché à cause du temps perturbé.

Découverte de la ville de Catane, capitale économique de la Sicile. La marina est assez éloignée du centre ville. Ce qui assure un peu de tranquillité car la circulation est dense et que la ville est très polluée, notamment par les déchets. Si les italiens conduisent un peu comme des fous, on peut dire que les Siciliens sont encore un cran au dessus. On a l’impression de risquer sa vie à chaque carrefour.

Au marché au poisson, très vivant, on trouve des espadons. Belles pièces ! La ville a été détruite 9 fois par les éruptions de l’Etna. Certains quartiers ont été construits sur les coulées de lave.

La ville est très baroque….

… mais aussi malheureusement très sale.

Le théâtre Bellini, datant de fin 19ème, a vu la première de la Norma. Nous avons la chance d’assister dans ce théâtre à une représentation du ballet Gisèle. Très classique ! Nous profitons également d’être dans une grande ville de culture pour assister également à une performance de danse contemporaine. Le contraste avec Gisèle est intéressant.

Syracuse

A un peu plus d’1h de bus, on peut rejoindre Syracuse. Le baroque y est aussi très présent. La ville est incroyablement préservée et restaurée (ce qui fait défaut à Catane). Les touristes s’y pressent en masse. Le mouillage de Syracuse au pied de la vieille ville est idéal. Nous regrettons de ne pas pouvoir y aller mais on ne peut pas tout faire !

Est-ce l’effet « grande ville » ou une réelle différence avec la Grèce ? Nous avons eu pas mal de prises de becs avec des italiens, soit malhonnêtes, soit désagréables : un chauffeur de bus, des employés de la poste, un chauffeur de taxi et un barman… des moments vraiment désagréables. Mais tellement de belles rencontres : merci à Santos, Salvadore, Maria, Mario, Martina et à tous les autres si souriants et serviables qui nous ont fait oublier ces malheureuses expériences.

Départ pour le détroit de Messine, que nous devons passer aux bonnes heures car il y a du courant. Nous faisons un premier arrêt juste avant le détroit dans une marina désaffectée en Calabre, pour se lever ensuite aux aurores et passer le détroit.

Scilla

Du côté calabrais, se trouve la petite ville de Scilla, ville de pêcheurs d’espadon. Zan Zan est seul au mouillage. Le temps est gris et la plage déserte.

De Charybde en Scylla, cet endroit mythique, le détroit de Messine est plutôt inspirant.

Dans le détroit de Messine, la pêche à l’espadon se pratique sur des bateaux très caractéristiques avec une grande passerelle à l’avant et une vigie. Les pécheurs en hauteur essayent de visualiser les espadons. C’est très impressionnant.

Le soleil étant revenu, on avait presque envie de faire un petit plouf mais… il y a un peu trop de méduses !