Non, Zan Zan ne nous a pas emmené jusqu’en Egypte ! C’est en avion que nous avons rejoint le continent africain pour un voyage de 2 semaines entre Le Caire et Assouan avec Arlette et Fanch, les parents de Nolwenn.
Pour la première partie du voyage nous avons remonté le Nil entre Louxor et Assouan sur un Dahabyia. Ce type de bateau du 19ème siècle permettait de transporter hommes et marchandises avant l’introduction des bateaux à vapeur.
La remontée du Nil peut se faire à la voile si le vent est suffisant et favorable. La plupart du temps les Dahabyia sont tractés par un bateau pilote. Cela enlève un peu au charme de la navigation, surtout lorsque les vapeurs du moteur envahissent le bateau. Mais on chipote ! C’est tellement bien de se laisser porter.
La croisière fut incroyable. Tout d’abord l’équipage s’est plié en quatre pour nous assurer un très grand confort. De plus nous avons eu la chance de partager cette expérience avec des personnes remarquables. Philippe, Lise, Jürgen et Françoise ont beaucoup contribué à la réussite de ce voyage.
Croisière, croisière oui mais intense ! Levés aux aurores pour visiter les sites et surtout brinquebalés sur tous types de moyens de locomotion. Mention spéciale pour les indestructibles Peugeot 504 break.
Le spectacle qui se déroule le long du Nil est réellement fascinant. On ne se lasse pas d’observer les nombreux oiseaux, les pêcheurs, les paysans, le bétail, les villes et villages qui bordent le fleuve. Tout autour de cette vallée du Nil il n’y a que du désert et une grande part de la production agricole se concentre sur cette zone qui relie le sud de l’Egypte à la mer Méditerranée. Mais n’espérez pas manger de bons produits bio. La construction du barrage Nasser ne permet plus au limon de fertiliser les terres agricoles, elles s’appauvrissent naturellement et l’agriculture se fait maintenant à l’aide d’engrais et de produits phytosanitaires.
Les temples : Philae, Esna, Edfou, Louxor, Karnak, Kom Obo…. Les pharaons : Toutankhamon, Thoumotsis, Hatchepsout, Amenhotep, Ramses … Les dieux : Osiris, Isis, Horus, Seth, Amon, Mout (à ne pas confondre avec Nout !)… Même si notre guide Ahmed fait preuve de beaucoup de pédagogie, à la fin on mélange un peu tout mais on est complétement subjugués par la richesse de cette civilisation et sidérés par l’aveuglement des Chrétiens qui ont méticuleusement poinçonnés tous ces chefs d’oeuvre.
La visite d’une carrière de grès au lever du jour restera un souvenir de lumière, de calme et d’intemporalité. Même si les constructions étaient principalement en grès, les anciens égyptiens avaient des besoins en granit importants. De gigantesques blocs de granit, pour faire des obélisques par exemple, étaient taillés grossièrement sur place et ces blocs de plusieurs milliers de tonnes étaient acheminés par bateau de la carrière aux temples. Et d’ailleurs, combien sont aujourd’hui au fond du Nil ? Cette prouesse est un exemple parmi tant d’autres. On est fascinés par l’ampleur et la démesure de ce que les anciens égyptiens ont édifié à partir de – 3000 avant JC.
Après cette semaine de croisière sur le Nil, l’arrivée au Caire est un choc. La ville de plus de 20 millions d’habitants est dense, sale, bruyante, polluée.
Difficile d’imaginer qu’à proximité de la ville se trouvent les pyramides de Gizeh et le Sphinx. Les 3 pyramides qui ont été construites entre 2600 et 2500 avant JC attirent un très grand nombre de touristes. Le site est réellement impressionnant et en bons touristes nous ne manquons pas d’y faire une balade en calèche et un tour de chameau.
Ici comme partout ailleurs le touriste est sollicité, voire harcelé. La manne financière de l’activité touristique est captée par tous ceux qui peuvent le faire, avec plus ou moins de tact et de bienveillance. C’est la première fois que nous subissons un harcèlement de cette ampleur, pourtant nous avons visité de nombreux pays, certains africains.
Extrait de Mort sur le Nil, 1937, d’Agatha Christie : « Ils sortirent du parc ombreux et suivirent un chemin poussiéreux, le long du fleuve. Ils furent aussitôt assiégés par des vendeurs de perles, de cartes postales, de scarabées en plâtre, par deux jeunes âniers et toute une marmaille de mendiants. Hercule Poirot fit de larges gestes pour se débarrasser de cette nuée de moustiques humains. Rosalie passa entre les marchands ambulants, telle une somnambule. – Mieux vaut faire semblant d’être sourd et aveugle, observa-t-elle. »
En 2023, nous avons du également nous résoudre à faire semblant d’être sourds et aveugles. Seule différence : les scarabées, made in China, sont en plastique !
A 3h à l’est du Caire se trouve la ville d’Alexandrie. La ville côtière, qui a malheureusement perdu tout son charme, abrite la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie. Oui c’est beau mais comment cautionner un projet porté par l’UNESCO à près de 250 millions de dollars avec un coût annuel d’entretien estimé à l’époque à plus de 30 millions de dollars dans un pays où la grande majorité des habitants sont pauvres et illettrés.
Mais que dire de la nouvelle capitale en projet à l’est du Caire (budget estimé en 2015 à 43 milliards d’euros) ? La « Sissi-City », censée désengorger le Caire, est une aberration dans un pays si pauvre. Construite dans le désert : on fait comment pour l’eau ? A quand la prochaine révolution? Les politiques ne sont pas sereins, la place Tahrir est surveillée jour et nuit… On sent que la marmite sociale est muselée mais peu déborder à tout moment. 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Et ne parlons pas des problèmes environnementaux comme la pollution de l’eau, de l’air, la gestion des déchets, notamment plastique. C’est un véritable enfer !
Il est difficile de résumer ces 2 semaines intenses en Egypte, sélectionner quelques photos parmi 400 et encore plus de ne pas utiliser trop de superlatifs. C’était un voyage dépaysant, enrichissant qui nous a permis de nous rapprocher de la Grèce. Et oui : Zan zan nous attend toujours là bas et nous allons le retrouver pour entamer la deuxième partie de notre voyage.
C’est formidable de vous lire! Merci pour le partage et bizh à tous les 3. Nadia
Merci aussi à toi de nous suivre Nadia. Bises.
Beau reportage.j espère que le retour en Grèce n est pas trop pénible côté température . Amities Olivier
Merci Olivier. Et bien non ! Températures plutôt clémentes. Nous sommes en T-shirt en journée. Plus de 25° dans le bateau aujourd’hui mais on met un peu de chauffage le soir et le matin tout de même ! Plus problématique : le vent qui s’annonce dans les prochains jours.
Les pyramides sont très belles
Bisous
Candice