Ah, le Maroc !! Nous souhaitions sortir des sentiers battus et tester la plaisance sur la côte nord du Maroc. En effet il n’y a pas grand monde, très peu de plaisanciers font le choix du Maroc. On comprendra pourquoi après 2 semaines passées dans le pays.
Nous sommes bien sur les « bienvenus » au Maroc. En tout cas c’est ce qu’on nous dit en arrivant. Ensuite on passe aux formalités qui peuvent prendre plusieurs heures : police-douane-autorités portuaires, toutes 3 demandent de remplir des papiers, y apposent généreusement des tampons puis « rendent visite » au bateau. Bien évidemment il est impossible pour eux de fouiller tout le bateau. Nous déclarons donc ne pas transporter d’armes et de drogue… Cette procédure se fera à chaque arrivée et à chaque départ d’une marina. Avec une fois une demande de bakchich à laquelle on ne fera pas suite.
Tanger est une ville cosmopolite, bouillonnante, pleine de contrastes, de richesse et de misère. 4 langues sont parlées ici : l’arable, le français, l’anglais et l’espagnol.
La Kasbah et la médina sont des quartiers hauts en couleurs.
La plage municipale, juste à côté de la marina, est surchargée. Essentiellement des hommes, quelques familles et quasiment aucune femme en maillot de bain. Ici il faut se baigner habillée lorsqu’on est une femme. Les femmes en maillot seraient trop sexy? Et les femmes en T-shirt mouillé, c’est quand même aussi assez sexy non ? Pas facile pour les femmes …
Bon il faut y aller ! La météo est favorable, on largue les amarres direction Gibraltar.
Cette fois ci on est vraiment dans la méd !
A 35 miles de Tanger, nous nous arrêtons à la marina Smir (la seule qui veut bien nous accueillir car les autres affichent complet). C’est un endroit à fuir. Plus de 100 jet-skis dans le port, ce qui génère un clapot vraiment désagréable et un bruit incessant. De plus la plage est archi-bondée. C’est complétement surréaliste. On le voit sur la vidéo ci-dessous (pour info seule la moitié de la traversée de la plage est filmée).
On continue un peu vers l’est pour fuir tous ces bateaux à moteur et jet skis. Nous trouverons un mouillage dans un endroit assez beau mais toujours envahi de jet ski. C’est une vraie plaie. D’autant plus que certains passent à quelques mètres du bateau. Sont-ils conscients du danger ? Nous oui et c’est plutôt angoissant.
Départ en soirée pour Al Hoceima. Nous ferons les quelques 70 miles au moteur. La navigation s’annonce tranquille mais à 2H30 du matin nous sommes pris en chasse par la marine royale (que malheureusement nous appellerons à plusieurs reprises la marine nationale via la VHF, c’est dur de s’y faire !). Un bateau de plaisance qui navigue la nuit…. c’est en effet très suspect ! Sachant que nous avions subi les formalités et la fouille sommaire du bateau au départ de Smir plage et que nous allions les refaire à Al Hoceima, nous étions assez clean ! Mais non… Nous avions peut-être des armes et de la drogue à bord !! En effet ils souhaitaient monter à bord du bateau pour vérifier. Pour cela nous devions nous arrêter complétement mais nous avions la grand-voile haute donc impossible d’être à l’arrêt même avec un moteur coupé… à moins de faire marche arrière ou d’affaler la GV mais bon. Finalement après près d’une heure de conversation via VHF assez délirante, ils nous laissent partir en nous souhaitant une « bonne continuation ». C’est sur que c’est encore un épisode qui fait que nous nous souhaitons vraiment les « bienvenus au Maroc ».
Al Hoceima est une ville de la côte relativement grande. Le tourisme est quasi-exclusivement marocain. La ville est construite sur un très beau site avec de magnifiques plages. C’est d’ailleurs dans ce coin que s’est implanté le premier club med au Maroc. En effet les plages sont belles mais bondées, et quelquefois polluées. On vérifiera ici et dans d’autres endroits en Méditerranée que la pollution plastique est un vrai fléau.
Côté Marina, c’est pas la foule. Zan Zan est le seul voilier et constitue donc une attraction pour les promeneurs sur le port.
Forte activité de pêche. Nous nous régalons de poissons grillés sur le port. En revanche il est difficile de trouver un restaurant qui propose des plats plus traditionnels (tagines, couscous,…). Pizza, tacos, hamburgers, paninis… sont la norme. C’est déprimant.
Evidemment impossible de boire une bière ou de se baigner en maillot pour les femmes. On n’est pas à Agadir ici !
C’est tout de même une étape intéressante et globalement nous sommes contents de notre séjour au Maroc. La volonté du gouvernement marocain de développer la plaisance au Maroc est peut-être réelle mais dans l’état actuel ils sont vraiment loin d’attirer du monde.