Levés au petit jour pour faire notre navigation la plus stressante du voyage : celle où potentiellement des orques peuvent venir nous voir et casser nos safrans par la même occasion. Les conseils aux navigateurs dans cette zone sont nombreux et le principal est de naviguer très près des côtes, dans une profondeur inférieure à 20m. C’est ce que nous ferons pendant plus de 12h, au moteur, pour rallier Gibraltar à Cadiz. Une demi-douzaine de bateaux prennent le même chemin que nous mais certains passent bien au large. Soit ils sont inconscients, soit ils ne sont pas au courant qu’il y a des interactions avec les orques plusieurs fois par semaine dans cette zone ….

Au final, nous arrivons, soulagés, dans la marina de Cadiz. Arrêt de 4 nuits pour se poser et visiter la ville.

Gros coup de cœur pour la place Mina, ses bistrots, ses glaces, ses arbres majestueux. Il fait très chaud en journée et les soirées, plus fraiches, sont très animées sur les places. Les enfants y jouent jusque près de minuit.

La plage de Cadiz est une plage agréable si l’on aime la foule, les eaux chaudes et opaques…

Andalousie oblige, nous assistons à un spectacle de Flamenco. Sans aéroport international avec vols low cost, Cadiz reste encore à l’écart du tourisme de masse et c’est un vrai plaisir d’arpenter le site historique remarquablement préservé.

De Cadiz, nous naviguons à la voile une journée jusque Vila Real de Santo Antonio à la frontière entre le Portugal et l’Espagne signifiée par le fleuve Guadania. Sur la route nous croisons un banc de grands dauphins que nous prenons d’abord pour des orques…. Quelle frousse ! Auparavant c’était toujours une joie d’apercevoir des dauphins, maintenant nous sommes inquiets à la vue du moindre aileron.

Vila Real de Santo Antonio est une petite ville charmante, avec un centre historique piétonnier. La marina est juste au centre ville ce qui est plutôt appréciable.

Seule ombre au tableau : un soir, la police maritime entre en trombe dans la marina avec leur zodiac, provoquant une vague d’étrave si grande que notre bateau est soulevé et un des taquets du ponton est arraché par une de nos aussières. Heureusement, Zan Zan n’a rien… Le marinero est très embêté, d’autant plus que c’est la police qui est en cause.

Départ de Vila Real pour l’île de Culatra pour à nouveau une navigation d’une journée au moteur mais cette fois sans longer la côte, du moins au début. Un bateau que nous croisons nous contacte par VHF, des orques auraient été vus juste en avant sur notre route : virage à 90°, nous nous rapprochons des côtes !

Au nord de l’île de Culatra, au sud de la ville de Faro, il y a plus de 100 bateaux au mouillage !

C’est malgré tout une belle escale que nous avions déjà apprécié en 2016 sur notre chemin du tour de l’Atlantique. Les petites maisons des pêcheurs sont posées sur le sable, seuls des tracteurs circulent et l’île retrouve son calme lorsque les bateaux de touristes en provenance de Faro et d’Olhao quittent l’île en fin de journée. C’est un endroit encore préservé : les possibilités d’hébergement sur l’île sont très limitées.

Départ au lever du jour pour Lagos. L’occasion de faire de belles photos au lever du jour !

C’est une navigation face au vent donc au moteur. L’objectif est d’attraper la fenêtre pour remonter à Lisbonne le lendemain matin. A l’arrivée à Lagos en fin de journée, le vent s’est bien levé et nous avons près de 25 noeuds en face…

Levés de nouveau à 5h du matin pour passer vite le Cap de Sagres, au sud-ouest du Portugal, avant que le vent se lève et que la mer se forme. Nous mettons les voiles après le cap et tirons quelques bords jusque Cascais où nous arrivons au petit matin après un peu plus de 24h de navigation. Ouf ! Pas d’orques encore cette fois-ci.

Nous allons passer 4 jours à Cascais, à l’embouchure du Tage et non loin de Lisbonne, pour attendre la prochaine fenêtre météo qui nous permettra de remonter vers le Nord.